Le comité national de sauvetage de l'Union tunisienne de
l'agriculture et de la pêche (UTAP) a annoncé, jeudi, à l'issue d'une
réunion organisée à Tunis, la constitution d'une instance de gestion
devant remplacer le bureau exécutif de l'UTAP.
La nouvelle structure sera chargée de la gestion provisoire des
affaires de l'Union au cours de la période transitoire, assurera les
préparatifs du congrès extraordinaire et veillera à réviser le statut et
le règlement intérieur de l'organisation.
Une centaine d'agriculteurs venant des quatre coins de la République,
ont pris part à cette réunion et scandé des slogans réclamant
l'assainissement de l'UTAP des symboles de l'ancien régime et
l'instauration d'une organisation indépendante.
Vu l'absence des membres du bureau exécutif et du conseil central,
les contestataires ont essayé, après la lecture de la déclaration
constituante, d'entrer dans la salle de réunions pour poursuivre leur
mouvement de protestation et installer les membres de l'instance de
gestion, mais la salle était fermée.
Ainsi, ils ont décidé de mener un sit-in dans l'enceinte de l'organisation.
M. Omar Behi, membre du comité national de sauvetage de l'UTAP, a
déclaré à l'agence TAP que le comité a tenté, à plusieurs reprises, de
mener des pourparlers avec les membres de l'actuel bureau exécutif, mais
sans résultat, en dépit des concessions faites par le comité, dont le
consentement accordé pour le maintien de certains symboles du RCD
dissous.
Il a fait remarquer que la Cour de première instance de Tunis a
désigné, le 27 octobre 2011, un expert comptable pour vérifier les
comptes de l'UTAP, mais les membres de l'actuel bureau exécutif s'y sont
opposés.
De son côté, M. Faouzi Oueslati, agriculteur et membre du comité, a
déclaré que la finalité de l'organisation de ce sit-in est de reprendre
le siège de l'UTAP, et d'adresser un message clair au bureau exécutif :
le comité national de sauvetage de l'UTAP bénéficie de la confiance de
l'ensemble des agriculteurs tunisiens.
Il a insisté, également, sur l'impératif d'accélérer la réélection
des unions locales et régionales, outre la nécessité d'entamer les
préparatifs du congrès national extraordinaire pour corriger le parcours
de l'organisation agricole.
M. Makram El hadj Sghaier, un agriculteur du gouvernorat de Zagouhan
et membre du comité national de sauvetage, a souligné que
«l'organisation agricole n'a rien présenté aux agriculteurs depuis la
révolution, et reste encore incapable d'être à leurs côtés ».
L'organisation, a-t-il ajouté, n'a pas aussi respecté ses engagements
pour sortir de la crise structurelle dont elle souffre, depuis quelques
mois.
De son côté, le porte-parole de l'UTAP, M. Mongi Chérif a exprimé,
dans un entretien téléphonique à la TAP, la disposition à engager des
pourparlers avec les membres du comité national de sauvetage, à
rapprocher les points de vue et à oeuvrer ensemble pour préparer
l'organisation d'un congrès extraordinaire et transparent les 23 et 24
décembre 2011.
Le comité, a-t-il estimé, « s'est autoproclamé comité de sauvetage de
l'organisation agricole et a refusé le dialogue", rappelant qu'une
réunion avec le ministre de l'Agriculture et de l'Environnement a été
tenue dans l'objectif d'expliquer la situation actuelle de
l'organisation.
Selon lui l'absence des membres du bureau exécutif de cette réunion
(jeudi), avait pour objectif d'éviter toute confrontation avec les
membres du comité, rappelant que ces membres ont essayé, auparavant
d'agresser le président actuel de l'organisation en l'obligeant à
quitter.