Les biens d’équipement, les demi-produits et la facture énergétique pèsent sur les importations. Les deux premiers produits renvoient un bon signal: un probable redémarrage de l’investissement et une relance de l'activité industrielle.
Les achats de biens d’équipement ont atteint 43,2 milliards de DH, en progression de 7,2%. Ceux des demi-produits ont pris 7,1%. Ces deux groupes représentent près de la moitié des importations (47,2% contre 46,1% une année auparavant). La facture énergétique est en hausse de 5,5%. Elle a atteint 26 milliards de DH sous l’effet notamment du cours du baril.
Durant le mois de mai, le baril de pétrole tournait autour de 70 dollars avant de reculer à 61,5 dollars lundi 3 juin vers 10 heures du matin. Le cours du brent dévissait de 4,6% jeudi 30 mai, puis de 3,3% vendredi 31 mai, avant d’afficher un nouveau repli très prononcé lundi matin (-5,3%).
L’évolution de l’or noir, lequel est plombé par le regain de tensions commerciales entre les États-Unis et le reste du monde, est suivie de très près par le ministère des Finances. Les équilibres macroéconomiques en dépendent. Une hausse au-delà de 80 dollars fragiliserait les équilibres. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui a poussé le Maroc a souscrir à une assurance contre les risques extérieurs en 2018 (Ligne de précaution et de liquidité du FMI pour un montant de 3 milliards de dollars).
A fin avril, les approvisionnements en houilles, cokes et combustibles solides similaires ont atteint 3,5 milliards de DH contre 2,8 milliards une année auparavant. Cette évolution est attribuée à la hausse des quantités de 22,7% ainsi que des prix. Les quatre premiers mois de l’année se sont caractérisés par une augmentation de 4,7% des importations contre 4,5% pour les exportations. Cela s’est traduit par le creusement de 5% du déficit commercial qui atteint 67,2 milliards de DH.
Le taux de couverture perd un petit chouia à 0,1 point, passant ainsi à 59,9%. En parallèle, la balance des transactions courantes reste déficitaire de 34,5 milliards de DH (0,2%). L’export est marqué par la forte reprise des phosphates et dérivés (16,1%). En particulier, celle de l’acide phosphorique, des engrais naturels et chimiques. La part de ce secteur dans le total des exportations est en accroissement: 15,8% à fin avril contre 14,2% à la même période de l’année dernière.
Le chiffre d’affaires à l’export de l’aéronautique a connu une progression de 9,8%. L’assemblage est à 2,9 milliards de DH alors que le système d’interconnexion de câblage électrique est à 2,3 milliards de DH.
L’agriculture et l’agroalimentaire ont assuré 25,3 milliards de DH à l’export (+4,3%) alors que le textile et cuir stagnent. Les ventes de vêtements confectionnés et des articles de bonneterie sont quasi stables alors que la chaussure est malmenée. Son chiffre d’affaires à l’export a reculé de 8,7%.
L’automobile est également quasi stable. Les exportations du câblage ont pris 5,9% alors que la construction automobile et l’intérieur véhicule et siège sont en retrait respectivement de 6,8% et 1%. La construction continue à représenter la part la plus importante de l'industrie automobile: 45,7% à fin avril 2019 (en baisse de 3,5 points), suivie du câblage qui gagne 2,2 points s’établissant à 41,6%. La part de l’automobile dans l'export est à 27,1% contre 28,2% un an auparavant.
Source: www.leconomiste.com