Le dernier passage de Silvio Berlusconi sur le plateau de la télévision privée tunisienne Nessma TV, (la première du genre sur une télévision maghrébine) a relancé le débat sur l’ouverture audiovisuelle dans le Maghreb aux opérateurs privés et principalement pour les opérateurs étrangers.
Dans un marché audiovisuel européen saturé et surtout verrouillé par la protection culturelle, le Maghreb est plus que jamais un marché à conquérir pour les grands opérateurs financiers: Italiens, Français, Espagnols, Egyptiens et Libanais se bousculent pour créer leurs chaînes de télévision en Tunisie, au Maroc et à souhait en Algérie.
Qui aurait pu penser que cette petite chaîne régionale spécialisée dans le divertissement se transforme en une année en un empire médiatique regroupant trois importants groupes de la région: le géant italien Mediaset, filiale du holding Fininvest de Silvio Berlusconi, Quinta Communications, société du producteur franco-tunisien Tarak Ben Amar, tous deux actionnaires à hauteur de 50% au capital de Nessma TV, apportant 30 millions de dollars à parts égales, et Karoui & Karoui World, l’une des plus importantes boîte de publicité dans le Maghreb. L’opération a reçu l’accord des autorités tunisiennes, qui, pour la première fois, ne sont pas opposées à l’entrée d’actionnaires étrangers dans un média audiovisuel basé à Tunis. Fethi Houidi, ancien ministre de l’Information et ex-patron de la Radio-Télévision nationale et de Tunisiana, est nommé président exécutif de Nessma TV.