L'expert en économie et ancien ministre des Finances Hakim Ben Hammouda est revenu, ce mercredi 6 mai 2020, sur la situation économique actuelle du pays. Il a, dans ce sens, incité les autorités tunisiennes à revendiquer plus des institutions internationales.
S’agissant des chiffres avancés par une étude réalisée avec d'autres économistes, M. Ben Hammouda a indiqué que certains observateurs ont trouvé que les chiffres de cette étude étaient trop alarmistes mais qu’au final, ses résultats ne s'éloignaient pas de ceux annoncés par les institutions monétaires internationales, notamment le Fonds monétaire international (FMI).
L’étude estime que l’ampleur de la récession en Tunisie pour 2020 sera de -3,89, le FMI de son côté pédit -4,3.
L’ancien ministre a indiqué au micro de Amina Ben Doua dans l'émission Midi Show sur Mosaïque FM, que la crise actuelle est la pire enregistrée depuis l’indépendance et qu’elle sera au moins deux fois plus importante que celle de 2011. Et de souligner le rôle crucial de l’Etat en ces périodes de grands changements.
S’agissant des mesures décidées par le gouvernement, il a expliqué qu’elles étaient nécessaires et importantes pour arrêter la propagation du Covid-19 et soutenir les entreprises ainsi que les catégories défavorisées, le tout dans des conditions budgétaires et financière difficiles. Ceci dit, ces mesures demeurent insuffisantes, selon lui. Il a critiqué la période restreinte des mesures prises alors que la crise sévit toujours et la nécessité de les proroger à chaque mois.
Pour lui, l’Etat doit mettre en place une stratégie de sauvetage des entreprises et de soutien aux catégories sociales défavorisées, qui devra se poursuivre au moins jusqu’à fin 2020, le pays ayant réussi à maîtriser la pandémie.
Il a noté que la crise pourra engendrer 160.000 nouveaux chômeurs, précisant que l’un des secteurs sinistrés est le tourisme qui emploie 400.000 personnes et participe à hauteur de 11 du PIB.